Clin d'œil sur les lieux de mission des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire
Publié le 2018-12-18
Saint-Anaclet
Le 28 août 1883, les Sœurs des Petites-Écoles sont accueillies à Saint-Anaclet pour l’École Modèle de cette paroisse. Le local est très étroit pour les deux religieuses et leurs nombreux élèves; elles s’installent donc au grenier, comme la plupart des fondatrices de l’époque. Mentionnons qu’il y a aussi cinq autres «maisons transformées en salle de classe à laquelle s’ajoute la chambre de l’institutrice. Ces écoles relèvent de la Commission scolaire de Saint-Anaclet. Le territoire est divisé en autant d’arrondissements qu’il y a d’écoles». En 1918, les Sœurs entrent dans un couvent neuf, agrandi en 1938. L’École Saint-Rosaire, incendiée en 1945 est reconstruite en 1947. L’appartement des religieuses est transformé en salle de classe en 1971 pour recevoir les élèves du primaire du Collège et ceux du rang 5. Les autres écoles sont fermées. La Congrégation fait donc construire une maison pour les religieuses. Elles y habitent et oeuvrent dans l’enseignement jusqu’en 1995. Elles accomplissent diverses tâches pastorales dans cette «mission des origines de l’Institut», jusqu’en 2014.
Barachois
À l’été 1883, deux religieuses arrivent à Barachois et prennent la direction de l’école du village (très petite). En septembre 1884, les Sœurs prennent possession d’une école neuve et assez spacieuse, permettant l’arrivée d’une troisième religieuse, en 1885. Celle-ci est chargée de la classe française. La majorité des élèves étant de langue anglaise, les Sœurs sont obligées de quitter Barachois (1887) faute de relève pour assurer cet enseignement. Heureusement en 1906, la Congrégation peut enfin répondre à ce besoin et les Sœurs reviennent. La population écolière augmente, une nouvelle école est construite (1951). Au cours des années en plus de l’enseignement, des mouvements parascolaires se créent. Religieuses et laïques luttent avec ardeur pour garder les écoles locales, mais Barachois n’échappe pas à la centralisation… Les religieuses «sentant que toute démarche en ce sens s’avère vaincue», elles partent, en juin 1973. Fermeture temporaire, trois religieuses reviennent pour assurer une présence paroissiale pastorale et liturgique de 1976 à 1984. Ce même engagement est repris à Barachois, depuis 2013.
Sainte-Luce
En 1885, les Sœurs des Petites-Écoles arrivent à Saint-Luce pour enseigner à l’École Modèle située à trois milles de Saint-Anaclet. Elles accueillent 75 élèves. Les difficultés ne manquent pas «dans la maison école, petite, froide et située à 12 arpents de l’église». Qu’on s’imagine seulement ce que cela demande pour une assistance quotidienne à la messe… Malgré la bienveillance et la compréhension des curés de la paroisse envers les Sœurs et leur aide pour l’avancement pédagogique dans les classes, on ne trouve aucune solution au sujet du logement. Le curé «se voit dans la douloureuse alternative de conseiller aux Sœurs de quitter l’école devenue inhabitable et irréparable et d’aller dans les paroisses où on les demande et où on les attend.» Ce conseil est suivi et les Sœurs quittent définitivement la mission de Sainte-Luce, en juin 1909.
Mont-Joli
«L’histoire des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire à Mont-Joli se module avec l’histoire de cette ville. Ainsi dès le 23 août 1888, la communauté est présente». Les Sœurs s’installent à l’étage inférieur de la chapelle, partie située sous le chœur. La partie sous la nef sert de classe, avec un «mobilier insuffisant pour les 150 élèves à asseoir. Quelle pauvreté»! En juin 1897, des jeunes filles réussissent les examens du Bureau Central des Examinateurs catholiques, prélude de l’intérêt pédagogique de cette population… «En 1913, les religieuses prennent possession d’une école toute neuve appelée Couvent Notre-Dame-de-Lourdes, on y reçoit 338 élèves (6 classes). En 1952, on construit une annexe à cette école pour le cours secondaire. Ce cours est transféré à la Polyvalente en 1969 (2195 élèves, 128 enseignants) et la partie centrale de 1913 est alors démolie. Les Soeurs continuent l’enseignement primaire et secondaire jusqu’en 1988. À Mont-Joli, nombreuses sont les réalisations de la Congrégation : enseignement régulier 1888 à 1988; pensionnat pour les jeunes (1930-1942) qui est en même temps l’École ménagère régionale, transférée à Rimouski en 1941; École normale française de Mont-Joli 1942-1967; École normale anglaise 1953-1961. Seront fusionnées en 1967 : les Écoles normales des Ursulines de Rimouski, l’École normale Tanguay et celle de Mont-Joli. En 1970, les derniers élèves de cette École de l’État deviennent le noyau initial de l’Université du Québec à Rimouski… À Mont-Joli, les religieuses y vivent le début de l’an 2000 : contrat du Patrimoine religieux pour la réparation extérieure de la maison; engagement pastoral et communautaire, lourdes tâches préparatoires à la vente et au départ de la maison, en 2008. En somme, présence longue, diversifiée et fructueuse dans ce milieu de mission.
Chéticamp
Les Sœurs des Petites-Écoles se rendent à Chéticamp, Cap-Breton, Nouvelle-Écosse, en mai 1889; époque de l’ouverture de l’année scolaire dans cette province. Le curé de Chéticamp a fait construire à ses frais un couvent et payé lui-même le salaire des religieuses pendant trois ans. «Cependant son caractère excentrique ne se lasse pas de donner bien des misères aux religieuses. À l’hiver 1892, il quitte la paroisse et contrairement à ses promesses ne donne rien aux sœurs et vend le couvent à un séculier». Les Acadiens vivent dans une extrême pauvreté et malgré «leur grande estime pour les sœurs», ne peuvent assurer un salaire aux religieuses enseignantes. Au printemps 1892, se trouvant sans ressources, les Sœurs des Petites-Écoles quittent à regret cette mission.
Lisette d’Astous, R.S.R.