Clin d’œil sur les lieux de missions des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire : Frenchville, Maine, U.S.A

Frenchville, Maine, U.S.A.

La paroisse de Sainte-Luce de Frenchville accueille trois religieuses enseignantes de langue française pour l’instruction des jeunes, le 19 août 1899. Elles habitent à la maison du bedeau en attendant la fin de la construction du couvent. Les classes ouvrent le 4 septembre 1899, mais seulement 7 élèves se présentent parce que les parents sont trop pauvres pour payer le salaire des religieuses. Une quête est organisée et des dons particuliers viennent solutionner le problème financier. En novembre, 63 élèves arrivent dans cette école temporaire. Grand bonheur pour les religieuses!

En 1902, un couvent neuf est construit. Comme ce couvent de 4 étages est difficile à chauffer, « le curé demande aux enfants d’apporter un morceau de bois tous les matins en venant à l’école.»Quelle misère! Trois ans plus tard, (1905) ce couvent et l’église sont la proie des flammes. Les religieuses sont hébergées dans deux familles et les élèves poursuivent leurs cours dans la bâtisse servant de chapelle temporaire. En 1907, un nouveau couvent ouvre ses portes et en 1908 on célèbre la messe dans l’église nouvellement construite. En 1930, une salle paroissiale favorise le développement de l’esprit communautaire et les cours de 10e, 11e et 12e années sont ajoutés au programme scolaire. Dans la paroisse entre 1947 et 1965, les écoles sont condamnées ou tombent en ruine. Toujours on reconstruit et agrandit pour répondre aux besoins des élèves (400 en 1956). Les religieuses n’enseignant plus à l’école décident de vendre leur couvent au diocèse de Portland Maine. Il devient le Centre de Renouveau Spirituel pour les gens du nord du Maine (1980). Jusqu’en 1994, les sœurs ont vécu et œuvré à Frenchville; 95 ans, près d’un siècle de présence et de dévouement!

Sainte-Anne-des-Monts

À l’automne 1900 est fondée la mission de Sainte-Anne-des-Monts. « Située entre mer et montagnes, elle offre un panorama exceptionnel, des couchers de soleil inoubliables sur la mer et un style de vie en harmonie avec la nature».  Après trois jours de voyage, les quatre religieuses sont accueillies avec beaucoup de chaleur et d’enthousiasme. « La première classe de catéchisme est identifiée comme le prélude d’une fructueuse mission éducative. Les premières années se déroulent d’une façon très simple. Les religieuses préparent les jeunes filles aux brevets décernés par le Conseil de l’Instruction Publique. De 1900 à 1939, dernières années de ce privilège, 241 élèves obtiennent leur brevet d’enseignement. En 1928, les Frères Maristes viennent prêter main forte en acceptant les garçons de la 4e à la 7e année. De 1939 à 1960, le couvent du Saint-Rosaire accueille les élèves de la 1ère à la 11e année». Plusieurs écoles, celles de 1945, 1952, 1954, 1955, agrandies ou intégrées ont servi la population étudiante de l’Anse Sainte-Anne et de Pointe Sainte-Anne. En 1971, c’est l’ouverture de la Polyvalente de Sainte-Anne-des-Monts sous la direction de la Régionale des Monts. Fait à noter dans cette paroisse : « l’ouverture d’un pensionnat pour les élèves éloignés et moins fortunés» expérience réalisée de 1946 à 1952.

Au cours des ans, les religieuses se sont dévouées dans l’enseignement primaire et secondaire, l’animation pastorale et elles sont demeurées très proches des gens, jusqu’à leur départ en 2009.

Douglastown 

Douglastown ainsi nommé « en l’honneur du conte-amiral Sieur Charles Douglas qui prit la défense de Québec lorsque cette ville fut assignée par les Américains en 1776, a été reconnu en premier lieu comme mission (1778)».  Le village est érigé canoniquement en 1860. Le curé entreprend des démarches pour obtenir des religieuses enseignantes pour son école paroissiale (1882). Mais ce n’est que le 7 août 1900 que les fondatrices partent de Rimouski pour Douglastown. À l’ouverture de l’année scolaire, deux sœurs sont titulaires de deux classes (90 élèves) une religieuse est chargée de « l’orgue», de l’enseignement de la musique et de la formation de la chorale pour l’église. À Up-the-Bay, une sœur est maîtresse de classe (56 élèves). « Sa compagne rend service à Douglastown et aux paroisses voisines dans le domaine de la couture pour les églises et de la réparation des livres pour les Fabriques. La supérieure vaque aux multiples soins de l’entretien du couvent, de la sacristie et du linge d’église». En 1903, s’ajoute au programme des enseignantes, la séance annuelle de la « Saint-Patrick’s Day». En 1905, s’ouvre une école à sept milles de l’église. « Deux religieuses partent du couvent le lundi matin et n’y reviennent que le vendredi soir». Elles logent à l’école dans des conditions de vie difficiles, (fermeture 1917). Au couvent, l’espace devient trop restreint pour accueillir plus de cent élèves. Pendant la restauration de 1928, les sœurs quittent Douglastown et reprennent leur mission éducative en 1930. Dans les années 1940 à 1960, les religieuses vont de déménagement en aménagement. Un incendie ravage une école au début de la construction et trois sœurs enseignent dans la salle municipale et habitent dans une maison mise à leur disposition. Les deux autres religieuses partent pour Rimouski. Point tournant dans l’histoire du Québec 1960; pour Douglastown augmentation du nombre d’élèves 1955-1965, 10 classes, mais l’exode du secondaire 1965-1975 réduit à trois classes seulement pour le primaire. De 1997 à 2012, deux religieuses demeurent au presbytère et assurent une présence dans la paroisse. Mission éducative et pastorale de plus d’un siècle!   

Lisette d’Astous, R.S.R